Les infections du liquide amniotique sont plus fréquentes que prévu. Elles sont à l’origine d’un nombre important d’accouchements avant terme. Des chercheurs de la Stanford University School of Medicine on analysé le liquide amniotique de femmes en travail prématuré. Leurs résultats, publiés dans PloS ONE indiquent que 15% d’entres elles présentaient une contamination bactérienne ou mycosique de leur liquide amniotique, soit 50% de plus que ce qui était admis par la littérature médicale jusqu’à présent...
 
Les échantillons prélevés sur 166 femmes n’ont pas été mis en culture comme d’habitude. Les chercheurs ont utilisé la technique PCR (réaction en chaîne par polymérase) qui permet de détecter beaucoup plus finement la présence de microorganismes étrangers. Sur les 166 échantillons, 25 étaient infectés, il a été retrouvé dix-sept bactéries différentes, dont au moins une inconnue, et un champignon.

La plupart des germes sont courants. Les deux principales voies de contamination du liquide amniotique étant la migration de microbes vaginaux et le passage sanguin de bactéries dentaires. Les auteurs signalent qu’un quart des femmes qui ont donné naissance à un enfant non viable (accouchement antérieur à la 25ème semaine) avaient une infection du liquide amniotique. Par ailleurs, ils ont noté que plus l’infection était importante (en quantité de germes) plus l’accouchement était prématuré.

Le liquide amniotique est essentiellement composé d’eau et de sels minéraux. Présent dès les premières semaines de grossesse, il facilite le déplacement du fœtus dans le ventre, le protège des infections et des chocs tout en assurant une isolation thermique. Normalement stérile, il est parfois prélevé pour analyser les quelques cellules fœtales qu’il contient, c’est l'amniocentèse. Il semble que son infection induise une réaction inflammatoire à l’origine du déclenchement du travail prématuré.

Les auteurs espèrent mettre au point un test systématisé permettant de détecter ces infections avant qu’elles ne provoquent l’accouchement. Ils sont en train de préparer une seconde série d’explorations sur des patientes qui sont à vingt semaines d’aménorrhées.