Certains cas de morts subites du nourrisson inexpliquées pourraient être associées de façon indirecte à des infections bactériennes, selon une étude britannique publiée dans l'édition de samedi de la revue médicale The Lancet. Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) touche les enfants de moins d'un an; plus souvent des garçons et avec des variations saisonnières (pic hivernal) laissant soupçonner le rôle d'infections respiratoires et d'un excès de chauffage...

L'analyse conduite par Neil Sabire et ses collègues pédiatres de Londres englobe l'autopsie de 507 nourrissons (âgés d'une semaine à un an) décédés de MSN entre 1996 et 2005.

Le risque le plus important de MSN lié au fait de coucher le nouveau-né sur le ventre. C'est pourquoi divers pays ont fait la promotion du mot d'ordre «Dodo de bébé ? Sur le dos!». Les MSN s'étaient multipliées dans le monde avec la diffusion de la pratique du couchage sur le ventre. En remettant les bébés sur le dos, leur nombre est tombé en France de 1500 décès annuels au début des années 90 à 350 à la fin des années 90.

Sur les 507 morts de l'étude, 379 étaient inexpliquées, 72 de causes non infectieuses (malformation cardiaque congénitale, accident...) et 56 dues à une infection bactérienne (méningite, pneumonie...).

La recherche de groupes de bactéries susceptibles de provoquer des septicémies (infection sanguine généralisée) -staphylocoque doré et Escherichia coli- a été faite dans les examens post-mortem.

Ces germes étaient significativement plus présents dans les cas de morts inexpliquées que dans celles d'origine non infectieuses. Cela suggère que l'infection par ces germes pourrait être associée à des cas de morts inexpliquées du nourrisson, notent les auteurs.

Pour autant, soulignent-ils, cette association ne permet pas d'affirmer que ces germes sont la cause de la mort.

Ils pourraient cependant jouer un rôle dans certains cas de morts soudaines, par l'intermédiaire des toxines bactériennes agissant sur l'activité cardio-respiratoire et au niveau neurologique, pointent deux spécialistes britanniques les Drs James Morris et Linda Harrison dans un commentaire dans The Lancet. Détecter ces toxines constitue la prochaine étape de la recherche sur ce syndrome, estiment-ils.

Autre explication possible : certains bébés génétiquement prédisposés confrontés aux infections et toxines bactériennes pourraient avoir une réaction inflammatoire excessive voire fatale, relève la fondation britannique pour l'étude de la MSN.

Source: AFP