Les femmes enceintes qui consomment du poisson contribuent au développement sensoriel et psychomoteur de leur enfant. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude menée au Québec auprès de 109 mères inuites du Nord-du-Québec et de leurs nouveaux-nés. Spécialistes en santé publique à l’Université Laval, la professeure Gina Muckle et le Dr Éric Dewailly ont évalué la concentration d’un type d’oméga-3 - l’acide docosahexaénoïque (ADH) - dans le sang des femmes et dans le cordon ombilical de leur enfant au moment de la naissance. L’ADH provient essentiellement des produits de la mer...

Après avoir soumis les enfants à divers tests, ils ont constaté que l'acuité visuelle des poupons de 6 mois ainsi que le développement cognitif et psychomoteur des enfants âgés de 11 mois étaient liés à la concentration d’ADH dans le cordon ombilical à leur naissance.

Selon eux, c’est la présence de cet acide gras dans le sang des mères, au cours des trois derniers mois de la grossesse, qui détermine la concentration d’ADH dans le cordon ombilical.

Essentiel au développement du cerveau

Ils ont aussi constaté que la concentration en ADH dans le sang du foetus était supérieure à celle de la mère. « Pendant la formation du système nerveux, le foetus a de grands besoins en ADH. Il convertit même d'autres acides gras en ADH pour construire son cerveau », explique le Dr Dewailly.

« Ces résultats démontrent le rôle crucial de l'exposition prénatale aux oméga-3 dans le développement de l'enfant », renchérit la professeure Muckle.

Selon le Dr Dewailly, les femmes enceintes devraient consommer au moins deux repas de poisson gras par semaine, surtout durant les trois derniers mois de la grossesse.

« Les avantages que procure la consommation de poissons peu contaminés et riches en oméga-3, comme la truite, le saumon et la sardine, dépassent largement les risques, même pendant la grossesse », concluent les auteurs de l’étude.