Quand les femmes retardent trop le moment d'être enceintes, elles risquent de ne pas y parvenir. «L'âge moyen de la première grossesse recule d'année en année, il est aujourd'hui en France de presque 30 ans. À cet âge-là, la femme est en pleine période de fertilité. Mais ­cette “fenêtre” ne dure qu'un temps. La majorité des femmes pense que leur fertilité débute par l'appa­rition des premières règles et se termine par la ménopause...

En réalité, il s'agit de la période durant la­quelle la femme a des cycles menstruels. Le temps de la fertilité réelle durant lequel elle peut avoir des enfants est plus court. La fertilité féminine n'est pas égale au cours de cette période. Elle est optimale jusqu'à 36 ans, puis elle décroît progressivement jusqu'à la quaran­taine pour chuter dangereusement à partir de 40 ans… Après 43 ans, très peu de femmes peuvent avoir une grossesse spontanée, même si tout le monde connaît des per­sonnes ayant eu une grossesse tardive.»

Le professeur François ­Olivennes (expert en procréation médicalement assistée à Paris), dans un ouvrage intitulé N'attendez pas trop longtemps pour avoir un enfant publié en mars aux Éditions Odile Jacob, fort de son expérience, lance un vrai cri d'alarme pour alerter les femmes sur ce sujet qu'elles méconnaissent souvent. S'il existe une vraie inégalité entre les hommes et les femmes, c'est bien la durée extrêmement différente de la période de fertilité. Si l'on considère qu'elle commence chez les hommes et les femmes après la période pubertaire, elle s'arrête chez la femme en moyenne vers l'âge de 42 ans, alors qu'elle est considérée comme sans limite chez l'homme.

Le livre du professeur Olivennes, clair, précis, documenté, vise à informer les femmes de ces limites. Par manque d'informations, certaines se retrouvent à 40 ans ou plus dans les services de fécondation in vitro, sans avoir eu vraiment le choix. «Je reste persuadé qu'il faut lancer des campagnes à l'image de celles diffusées dans les médias américains, rappelant que les femmes doivent penser à faire des enfants avant 40 ans si elles en veulent», écrit le professeur ­Olivennes dans la conclusion de son livre.
Source: Le Figaro