Une piqûre pour calmer le stress, diminuer la douleur, rendre le travail plus facile pour la future maman. La péridurale qui permet tout cela est aujourd’hui devenue courante. Toutefois, il y certaines contre-indications… Vous appréhendez le moment de l’accouchement, incertaine d’avoir le courage et la tolérance à la douleur des autres qui sont passées par là avant vous ? Qui a dit que c’était un passage obligé ? Aujourd’hui, une pratique devenue courante permet de le contourner : la péridurale...

La péridurale est pratiquée à Maurice depuis 20 à 25 ans. Si son utilisation pour faciliter un accouchement normal est rare à l’hôpital, le Dr G.M. Soliman, président de l’association des anesthésistes, fait ressortir qu’elle prend de l’ampleur dans le privé. Vu le nombre de facilités et d’anesthésistes, les obstétriciens n’hésitent pas à la conseiller à leurs patientes. «La péridurale est une anesthésie loco-régionale. C’est l’injection d’un analgésique, notamment utilisée lors de l’accouchement afin d’atténuer la douleur.»

Mais il existe, selon le Dr Soliman, une distinction à faire lorsqu’on parle de péridurale. La technique utilisée en vue d’une césarienne sans recours à une anesthésie générale est appelée rachi-anesthésie. Le médicament – une autre formulation, précise l’anesthésiste – sera administré en une tout autre dose. Pour la rachi-anesthésie, comme pour la péridurale, le médecin demande à la future maman de se pencher en avant, en position assise, ou de s’étendre sur le côté en se recroquevillant légèrement pour lui présenter son dos. Il y introduit une aiguille spécifique qui passera, dans le cas de la péridurale, à travers la peau et le ligament jaune, vers l’épine dorsale, jusqu’à l’espace péridural.

Une canule est alors placée pour administrer les doses nécessaires pour atténuer la douleur. L’analgésique va agir sur les nerfs et apporter un confort moral et physique à la patiente. Cette opération minutieuse requiert, en sus du talent de l’anesthésiste, la coopération de la femme enceinte. «Le consentement de la future mère est fondamental, ainsi que sa coopération. Sinon, l’exercice peut s’avérer particulièrement difficile et compliqué. Il est, en effet, très important que la femme ne bouge pas, qu’elle reste tranquille pendant que l’aiguille est placée,» explique le Dr Soliman.

Le temps que prend généralement ce procédé varie au cas par cas. Un nombre de critères anatomiques entre en jeu, notamment l’obésité. Une fois la canule placée et la substance anesthésique administrée, le temps pour qu’elle agisse dépend de chaque individu. Mais notre interlocuteur estime que ce délai se situe entre 10 et 30 minutes. «Dans le cas d’une péridurale, l’anesthésiste doit être là pendant des heures, en tout cas le temps que va durer le travail pour la femme qui accouche. Il communiquera avec elle, lui demandera si elle ressent encore des douleurs et, le cas échéant, augmentera légèrement la dose. Cette opération nécessite la présence de toute une équipe dans le bloc, pour que les choses se passent au mieux. La péridurale fera que la mère soit moins fatiguée et lui permettra de récupérer plus vite », souligne le Dr Soliman. La péridurale aide aussi à éviter, pendant le travail, les variations de tension vu qu’elle vise à supprimer la douleur.

Aucune limite d’âge

Avec la péridurale, la patiente accouchant normalement sentira le besoin de pousser au moment opportun. Ce qui n’est pas le cas pour une rachi-anesthésie. C’est ainsi qu’on peut lui faire une césarienne, sans qu’elle sente l’incision. L’avantage avec ce type d’anesthésie, c’est que la maman, bien qu’accouchant sous césarienne, assiste quasiment à la naissance de son bébé. De plus, cela permet qu’un proche, par exemple le futur papa, soit présent. Ce qui n’est pas le cas pour l’anesthésie générale. Un autre point non négligeable est le fait que la mère peut tout de suite allaiter son enfant, l’étape de la réanimation n’étant pas nécessaire.

Pour une rachi-anesthésie et pour une péridurale, il existe, comme avec toute opération médicale, des contre-indications. On n’y aura donc recours qu’avec le consentement de la future mère et après une liste de vérifications. «On va s’assurer avant qu’il n’y a pas d’allergie aux médicaments utilisés, d’infection sur le dos, de problèmes neurologiques, de prise d’anticoagulants (sauf l’aspirine) et de certaines conditions médicales.» Des tests sont donc faits avant l’accouchement et des vérifications après, pour s’assurer du bon fonctionnement de la vessie et des membres inférieurs.

Le Dr Soliman précise qu’il n’y a pas de limite d’âge pour un recours à la péridurale. Le coût de cette méthode en clinique est relativement élevé, concède-t-il, encore plus si c’est pour une césarienne. Mais, dans la majorité des cas, la patiente sort de clinique dans les 24 ou 36 heures, ce qui rend ce procédé cost-effective.

Quoi qu’il en soit, si la décision d’avoir recours à une péridurale vous appartient, l’accord du médecin est indispensable. C’est, en effet, lui qui va déterminer si vous êtes physiologiquement apte à la subir. Pour le savoir, rien de mieux que consulter.