Désormais un bon nombre d'accouchements sont "déclenchés" plutôt que d'attendre la sortie naturelle du bébé. Les raisons sont soit médicales, soit de convenance (disponibilité de l'équipe médicale, demande de la mère). La HAS (Haute Autorité de Santé) publie des recommandations professionnelles portant sur le déclenchement artificiel de l'accouchement à partir de la 37 semaine. Une grossesse est considérée à terme, lorsque l'accouchement a lieu entre la 37ème et la 41ème semaine...
 
Raisons médicales

Si le déclenchement artificiel du travail a été proposé pour une raison médicale, liée à l'état de santé de la mère et/ou à celui de l'enfant, des précisions sont apportées par l’équipe médicale. Même si la grossesse est normale, 2 situations peuvent conduire à envisager un déclenchement:
  • grossesse prolongée (dépassement de terme).
Le dépassement de terme peut constituer dans quelques cas un risque pour l’enfant. Si l'accouchement n'a pas eu lieu à la date prévue du terme, l'équipe soignante propose une surveillance régulière et éventuellement un déclenchement. En l’absence d’anomalies, il n’y a pas d’indication formelle à déclencher le travail, tant que la date prévue du terme n’est pas dépassée d’au moins 6 jours.
  • rupture prématurée de la poche des eaux.
La rupture prématurée de la poche des eaux avant le début du travail peut parfois entraîner une infection chez l’enfant. Pour cette raison, un déclenchement artificiel du travail est habituellement proposé après un certain temps d’attente sous antibiotiques. Il est généralement déconseillé d’attendre plus de 2 jours.

Déclenchement pour convenance

En cas de grossesse normale, lorsqu’il n’y a pas de raison médicale pour provoquer l’accouchement, un « déclenchement de convenance » encore appelé « accouchement programmé » peut être envisagé. Ce type de déclenchement ne peut être pratiqué qu’en fin de grossesse (à partir de 39 semaines, soit environ 8 mois et demi) et si le col est favorable (ramolli et un peu ouvert). Là aussi, les raisons sont de 2 types :
  • c'est une demande de la future mère.
Si vous avez demandé un déclenchement de convenance, vous pouvez changer d’avis tant que le déclenchement n’est pas commencé. Il peut arriver que l’équipe médicale ne puisse pas pratiquer le déclenchement parce que toutes les conditions organisationnelles et de sécurité ne sont pas réunies.
  • c'est une proposition de la maternité.
Si la programmation de l’accouchement a été proposée pour des raisons d’organisation de la maternité, vous êtes libre de refuser le déclenchement, sans que cela modifie la qualité des soins qui vous seront prodigués.

Comment déclenche-t-on l'accouchement ?

Pour déclencher le travail, on dispose de 2 méthodes, l’administration intravaginale d’un gel de prostaglandines et la perfusion intraveineuse d’ocytocine associée à une rupture de la poche des eaux. Ces deux méthodes peuvent être employées seules ou successivement. De plus, le décollement des membranes pratiqué au cours d’un toucher vaginal en introduisant un doigt à l’intérieur du col peut entraîner des contractions qui suffisent parfois à déclencher le travail; c’est une manoeuvre qui peut être douloureuse et provoquer des saignements.

Quelles sont les conditions nécessaires ?

Les conditions sont différentes suivant qu'il s'agit d'un déclenchement pour raisons médicales ou pour convenance :
  • lorsqu’il y a une indication médicale pour provoquer un accouchement, le déclenchement peut être envisagé quel que soit l’état du col. Si le col est fermé, on fera une application de prostaglandines par voie vaginale. Dans certains cas, une deuxième application sera nécessaire.
  • dans le cas d’un déclenchement de convenance, les conditions nécessaires pour réaliser un déclenchement sont:
    • une grossesse d'au moins 39 semaines d'aménorrhée (environ 8 mois et demi)
    • un col de l'utérus favorable (col ramolli et déjà un peu ouvert).
Quels sont les contraintes ?

La pratique du déclenchement entraîne, dès le début du travail, la nécessité d’un monitorage foetal continu, et généralement des contractions de forte intensité qui peuvent être plus douloureuses qu’un début de travail spontané. En attendant que le travail soit suffisamment avancé pour permettre la mise en place d’une analgésie péridurale (si elle est souhaitée), d’autres moyens antidouleur pourront être proposés. Dans l’accouchement déclenché, comme dans l’accouchement spontané, il peut se produire des contractions excessives de l’utérus ou un arrêt de la dilatation du col qui nécessite une césarienne. Ces complications sont un peu plus fréquentes lorsque le déclenchement a lieu sur un col qui n’est pas favorable.

Source: www.guidedesdemarches.com